Une soirée sous les guirlandes
Une série d’été, la douceur du soleil sur la peau, et l’audace discrète de réinventer sa vie.
Hier soir, c’était une de ces soirées d’été où le temps fait une pause, rien que pour nous.
Les guirlandes dessinaient des constellations à portée de main, les verres tintaient comme des clochettes de fête, et les rires éclataient sans pudeur dans l’air doux.
Moi, je regardais tout ça, un peu en retrait, le menton calé dans ma paume, le cœur déjà plein rien qu’à les voir vivre fort.
J’ai senti une bouffée de gratitude me traverser, inattendue, presque embarrassante.
Parce qu’on est rarement prêts à admettre qu’on est heureux sans raison valable.
Et puis c’est arrivé.
Comme un courant d’air chaud, ou une main légère sur mon épaule.
Pas une pensée précise, pas encore.
Plutôt un frisson, un appel muet.
Ça s’est glissé là, sans faire de bruit, et ça a pris racine dans mon cœur comme la vigne sur les vieilles pierres.
Discrètement, mais avec la ferme intention de tout recouvrir si je la laissais faire.
Plus tard, une amie a lâché, au détour d’une phrase anodine :
« Parfois, j’aimerais tout recommencer, ailleurs, juste pour voir. »
Elle l’a dit en riant, mais son regard s’est perdu quelque part au-delà des guirlandes, là où on range nos secrets.
Et moi, ça m’a mis le cœur en pagaille.
Je me suis surprise à rêver d’un et si ?
Et si je laissais pousser cette vigne, juste pour voir jusqu’où elle irait ?
Et si je la suivais, au lieu de la tailler trop vite ?
Je n’ai rien noté ce soir-là.
Je voulais juste la sentir grimper en moi, cette idée sauvage, cette promesse de quelque chose qui pourrait bien changer toute ma façon de vivre.